Pages

mercredi 24 février 2010

" Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles"



Une tasse de lait aux parois rouillés lui fut tendu . Il la prit , et bu tout son contenue d'une longue gorgé . puis avec des gestes épileptiques mais adroits, il entassa une couverture kaki dans un sac.
Il sortit du refuge, laissant derrière lui les claquements des des kalachnikovs; son réveil matinal, comme il s'est habitué de le dire. quoiqu'à trois heures et demie on est loin d'être au beau matin ...
Il régnait un froid de chien , mais pas plus glaciale que la veille et sûrement moins que le lendemain .
Il marcha derrière une masse colossale de chair en essayant de garder le calme absolu ,
d'ailleurs ce fut presque la seule épreuve dans laquelle il excella ...
plusieurs pas et plusieurs tirs plus tard, il se retrouva nez à nez avec un fusil ...
sans trop hésiter , il reproduisit les gestes qu'on lui avait appris ...
Une silhouette s'effondra ...
L'effondrement lui sembla familier ...
Il s'approcha dans l'obscurité ...
Le fils de son père , de sa mère , le frère de sa sœur était étendu devant ses yeux ...
Il avait mit fin à la vie de celui qui s'était effondré le jour où on l'avait pris de force pour rejoindre le camp rebelle , le jour où on avait violé sa mère et sa sœur , le jour ou on avait tué son père parce qu'il a voulu résister , objecter ...,
Il se rappela de cet effondrement , il se rappela d'avoir entendu derrière la portière du véhicule, entre les pleures, et les cris, qu'il allait se venger pour lui ...
le voici tué par celui pour qui il est venu se venger ...
Il recula effrayé , horrifié , terrorisé ...
Il prit son arme la dirigea vers son propre crane ...le corps de son frère était toujours là ... le corps de son frère restera toujours là ... et le sien aussi le rejoindra s'il s'en décidera ...
Il ferma ses yeux ...
récita quelques versets ...
Puis... baissa son arme, s'éleva et se dit " il doit y avoir plus pire encore" ...


07:30 le réveille sonna ,
il ouvrit ses yeux à 07:48 lança quelques jurons , regarda son téléphone tactile , il n'y avait pas de messages pour lui ...
lança encore des jurons ...
enfila sa chemise et descendit l'étage ,il insulta la bonne qui ne lui avait pas préparé un jus de mangues frai , se contenta d'un jus en boite contenant un peu trop de conservateurs a son goût , et de quelques pauvres tartines à la compote de fraises et deux petits croissants à la préparation bâclée ...
il prit les clés, ferma la porte brutalement, lança d'autres jurons, et prit la route avec sa voiture Ferrero devenue démodée ...
Quelques kilomètre et klaxons plus tard, il se trouva dans un bouchon impossible , il lança d'autres jurons ...
8.12 minutes il entra dans son bureau , appela la secrétaire :
"à 20.35 dîner d'affaire a l'hôtel Europa , je passerais te prendre ..."
"je m'excuse , j'ai des engagements familiales "
il l'insulta et cria pour qu'elle regagne son bureau ...
Le téléphone tactile vibra ,
un message pour lui ...
ce fut Mon-pays Telecom ...
il lança des jurons ...
Il n'en pouvait plus ...
Depuis que sa compagnie a commencé à enregistrer des pertes , il n'avait plus beaucoup d'amies... ses trois téléphones double-puces sonnaient de moins en moins ...
depuis ce jour là il n'avait plus changé de voiture ...
ce fut une journée dure pour lui , plus que la veille et sûrement moins que le lendemain ...
il décida de rentrer ...
il appela son chauffeur qui arriva aussitôt et le conduisit a son domicile ...
il monta l'étage , ferma la porte de sa chambre , ouvrit le tiroir , sortit un Glock vieilli , le braqua sur son propre crane et se dit " il ne doit pas y avoir plus pire encore" ...


Aucun commentaire: